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Compte-rendu de Sophie Desrosiers

Compte Compte Rendu de la Séance du Séminaire d’Ethnomathématiques consacré aux

travaux de Sophie Desrosiers : "Anthropologie des Mathématiques"



26 avril 2006



Bibliographie :


Sophie nous envoie le texte d’une présentation faite à Barcelone en 2004 ou 2005 et intitulée « Classificaciònes de las estructuras textiles y logicas andinas »
Au cours de la séance, elle fait également référence aux articles qu’elle a publiés dans « technique et culture » en 1986 et 1988.Ainsi qu’à un petit article fait avec un mathématicien, une première tentative pour expliquer formellement les tissages andins.

Compte rendu de la séance :


Nous commencons par notre tour de table habituel, outre Agathe Keller, Marc Chemillier, Eric Vandendriessche étaient présents, Philipe Josselin qui s’intéresse aux pratiques mathématiques bretonnes entre le XVème et le XVIIIème siècle, Mitsuko Mizuno qui s’intéresse aux mathématiques des labyrinthes et Céline Petit une doctorante en anthropologie qui travaille sur la fonction sociale du jeu chez les Inuits.

Sophie Desrosiers commence par nous présenter les caractéristiques générales du tissage andin. Il s’agit d’un lieu qui porte une histoire de 5000 ans d’art textile. On date les premiers décors tissés au 3 ème millénaire avant Jésus Christ. Les Andes apparaissent comme un véritable laboratoire de la construction textile, possédant une créativité textile extraordinaire.

Si on observe à cet égard les traditions textiles du moyen orient, du Maghreb (l’Egypte) ou de l’Asie du sud, on est frappé, qu’en ce qui concerne le tissage du moins, il n’y a pas une aussi grande diversité. Les tissages andins connaissent une diversité extraordinaire, sur la longue durée.

Comment caractériser un tissage ?


Il s’agit là d’un véritable problème : on peut distinguer la couleur, les effets de surface (jeux de volumes, effets de toucher), bref, des éléments qui sont difficiles à verbaliser et qui comportent leur part de subjectivité. Il arrive qu’on ait ainsi deux descriptions identiques pour deux types de tissus qui n’ont rien à voir.

La terminologie technique de description date de la fin du XIXème siècle et du début du XXème siècle, la formalisation d’un système de description du tissage est entreprise dans les années 50-60 dans trois endroits différents : Aux Etats-Unis, Irene Emmery publie « the primary structure of fabric » et à Bâle, Alfred Bühler et Christine Oppenheim proposent le leur. Il s’agit des deux classifications les plus utilisées aujourd’hui. On citera aussi le travail de Raoul d’Harcourt à Lyon sur les tissus anciens du Pérou et leurs techniques, qui influence beaucoup les créateurs textiles.

A Lyon est mis en place la CIETA (Centre International d’Etude des Textiles Anciens, créé en 1954 au Musée des tissus de Lyon) qui a également travaillé à une nouvelle terminologie, mais concerne plutôt les soieries complexes. On peut cependant regretter que cette terminologie ne soit pas basé sur un travail classificatoire de fond.

Eric Vandendiessche demande si certaines de ces classifications ont été élaborées en relation avec d’éventuelles terminologies vernaculaires.

Sophie Desrosiers répond que non : au contraire, l’idée était de définir une terminologie utilisable par les scientifiques, en dehors de tout contexte culturel. On n’a donc volontairement pas tenu compte des terminologies locales. Sophie Desrosiers pense néanmoins qu’une étude comparative de terminologies vernaculaires pourrait très certainement mener à des résultats intéressants.

De manière générale les classifications évoquées plus haut reflètent une manière ethnocentriste de concevoir les tissus et le tissage.

Sophie Desrosiers pense que dans les Andes ces classifications s’accordent mal avec le corpus qu’elle étudie, à son sens ce n’est vraiment pas comme cela que ça fonctionne. Une classification adaptée à cette région reste à trouver.

Les andes sont un laboratoire de la construction textile, et, ce qui est rare, il y a dans cette région du monde une profondeur chronologique.

Il y a eu, biensur, d’autres régions du monde, comme l’Egypte et l’Asie centrale, qui se sont distinguées dans ce domaine, mais, d’après Sophie Desrosiers, sans que l’on retrouve la richesse des Andes, où il s’est vraiment passé quelque chose d’exceptionnel autour du tissage.

Quelques définitions essentielles :


Sophie Desrosiers, qui est venue avec de petits métiers à tisser, donne quelques définitions nécessaires pour accéder à son propos. Le groupe souhaite comprendre « comment ça marche », dans le but de mieux cerner en quoi cet objet serait un objet ethnomathématique ; ce que Sophie Desrosiers pressant depuis longtemps.

Fils de chaîne (ce sont les fils verticaux, tendus entre deux barres)
Fils de trame (ce sont les fils horizontaux que l’on passe en dessous ou au-dessus du fil de chaîne)

Dans la chaîne, on peut distinguer les fils pairs et les fils impairs (généralement « numérotés » en partant de la gauche). On peut séparer ces fils à l’aide d’une barre d’écartement. Par ailleurs, une tige (horizontale), appelée le rang de lisse, sur laquelle sont fixées de petites boucles, permet de faire remonter sur le devant certains fils de la chaîne. On peut par exemple, comme sur le schéma ci-dessous, faire remonter les fils pairs (c’est à dire un fils sur deux). Mais il y a bien d’autres possibilités bien sûr. L’idée étant à chaque fois de séparer les fils de la chaîne en deux nappes.

La façon dont se fait le partage des fils s’appelle l’armure ou la croisure. Celle décrite précédemment, qui consiste à faire remonter un fil sur deux, est la croisure de base qui donne la « toile » (sac à patates). La façon dont se fait le partage des fils s’appelle l’armure ou la croisure. Celle décrite précédemment, qui consiste à faire remonter un fil sur deux, est la croisure de base qui donne la « toile » (sac à patates). La façon dont se fait le partage des fils s’appelle l’armure ou la croisure. Celle décrite précédemment, qui consiste à faire remonter un fil sur deux, est la croisure de base qui donne la « toile » (sac à patates). La façon dont se fait le partage des fils s’appelle l’armure ou la croisure. Celle décrite précédemment, qui consiste à faire remonter un fil sur deux, est la croisure de base qui donne la « toile » (sac à patates). La façon dont se fait le partage des fils s’appelle l’armure ou la croisure. Celle décrite précédemment, qui consiste à faire remonter un fil sur deux, est la croisure de base qui donne la « toile » (sac à patates).

Ce qui caractérise le tissage andin est qu’une attention toute particulière a été portée sur les variations possibles des croisements de fil. Ils ont fait preuve d’une grande créativité dans ce domaine. C’est le degré de complexité atteint dans les types de croisures qui poussa certainement I. Emery, ainsi que Raoult Darcourt, a chrecher un mode de classification, de façon à tenter d’y voir un peu plus clair.

Quelle logique peut-on trouver dans la diversité des croisures andins ?

Tissage et territoire


Tout le territoire andin est marqué par un dualisme politique, social et territorial. Tout se définit par des oppositions par groupe de deux. Il y a par exemple les villages « du haut » et les villages « du bas », le masculin et le féminin, la droite et la gauche. Ce dualisme n’est pas égalitaire mais hiérarchisé. Tous les premiers éléments de l’énumération qui vient d’être faite sont donc considérés comme apparentées et supérieures au deuxième élément de l’énumération. Il y a toujours une primauté d’une moitié sur l’autre.

Une séparation géographique : Les Andes sont coupées par 3 régions distinctes : la cote, les hautes terres montagneuses et la plaine. Le lama vit dans les hautes terres et peut descendre en plaine.Les poils de ce camélidé servent au tissage. Les fils de laine obtenus sont, sans traitement particulier, de plusieurs couleurs.Sur la côte on utilise du coton et on trouve, dès le 3 ème millénaire avant Jésus Christ, des tissages avec des fils blancs, crème, beige, marron vert, marron rose et café. Donc là encore, il y a une grande diversité qui a permis de faire varier les couleurs et de laisser aller sa créativité.

Raoult Darcourt a souligné la tendance suivante : sur les hautes terres le décor se fait par les fils de chaîne (ils sont suffisamment serrés pour cacher/couvrir les fils de trame), par la trame sur la côte. Dans les deux régions on retrouve donc les mêmes rythmes de croisements de fils, il suffit de tourner les tissus de 90 degrés pour retrouver une même pièce à l’identique. On obtient donc des motifs similaires, pourtant ils sont pensés différemment sur la cote et dans les hautes terres, respectivement horizontalement et verticalement : on retrouve donc sur cette grande aire géographique, et à travers le textile, le dualisme évoqué plus haut.

Les motifs réversibles


Une autre des caractéristiques du tissage andin est que le tissu possède quatre lisières (et non deux lisières et deux franges, ce qui est en tissage plus habituel). Ce qui a pour conséquence que le tissu n’a pas besoin d’être coupé. Par ailleurs le métier à tisser est fait de telle façon qu’on peut tisser dans les deux sens, il suffit simplement d’inverser l’emplacement de la barre d’écartement et du rang de lisse.

Cette technique était connue au début du second millénaire avant JC et est encore appliquée de nos jours. Cette contrainte des quatre lisières est certainement responsable de la conservation du même métier à tisser depuis 4000 ans dans les Andes. Une évolution mécanique du métier à tisse (observé ailleurs), aurait engendré obligatoirement, semble-t-il , le non respect de cette contrainte.

Sophie Desrosiers donne l’exemple d’un sac à cola (dont le motif sur l’envers est le même que sur l’endroit !). Ces sacs sont equipés de deux petites poches qui sert à mettre la chaux que l’on absorbe avec la feuille de coca.Ces deux petits appendices ont été tissés en même temps que le reste du sac.

Sophie Desrosiers pense que cela est lié au fait qu’un tissu est dans les Andes une création ayant le même statut qu’un être vivant. Il existe à ce sujet quelques études ethnographiques qui ont montré, notamment à Imara, un village au nord du Chili, que la description que l’on faisait de certains petits sacs était faite en relation avec l’anatomie humaine (bouche, cœur, ..)

Ces petits sacs sont utilisé pour conserver le sel ou les semences.

Il existe d’autres sacs du même genre, plus grand, mais fait sur le même modèle, utilisés pour garder le fruit de la récolte les pommes de terre par exemple. Une ethnologue a montré que dans la région de Matcha ces gros sacs étaient rangés dans la famille des crapauds. On retrouve ici l’association « être vivant » avec « sac ». Cela renvoit au problème du rapport entre nature et culture. Sophie Desrosiers conseille à ce sujet la lecture de l’ouvrage de Philippe Descola (Par delà Nature et Culture). Dans ce livre on y discute les relations entre « humain » et « non humain » ; Sophie Desrosiers suggère un troisième pôle : l’objet créé par l’humain qui vient se situer quelque part entre le « non humain »(vivant) et « l’humain ».

Philippe Josselin pose la question de savoir s’il y a une mytologie du textile ? Céline Petit nous rappelle que chez les femmes maya la création textile se fait en rapport avec la lune.

Cela mène Sophie Desrosiers à évoquer les grandes similitudes du tissage des Andes et de la Mezo-Amérique. Toutefois l’étude comparative n’est pas aisée. Les conditions climatiques étant très différentes, les conditions de conservation des textiles le sont aussi et par conséquent les sources qui proviennent de ces deux aires géographiques souvent difficilement comparables. Le métier à tisser est cependant le même. Il y a de grandes similitudes entre les textiles aujourd’hui tissés au Mexique et au Guatemala avec les tissus pré-colombien de la cote du Pérou.

On comprend que la comparaison de ces deux aires culturelles est au carrefour de l’archéologie et de l’ethnologie ; les coupures disciplinaires font qu’il est difficile d’avancer.

Sophie Desrosiers a elle-même appris à tisser dans plusieurs régions des hautes terres boliviennes essayant de comparer les techniques de tissage de plusieurs vallées. L’apprentissage a été long et difficile compte tenu de la grande complexité de l’objet.

Limité par le temps, elle a voulu s’attaquer à des situations assez complexes dés le départ, en tissant par exemple, avec deux chaînes et deux couleurs.

Ses instructeurs ne lui donnaient aucune explication verbale, excepté le nombre et la couleur des fils qu’il fallait prendre.

Le principe fondamental est qu’il faut faire un tissu avec deux chaînes double face : c’est à dire que le dessin doit apparaître sur l’endroit et sur l’envers.

Nous n’avons pas le temps de bien mémoriser ces techniques, nous comprenons qu’elle est évidemment liée à la croisure. Sophie Desrosiers montre comment les fils qui entrent dans la croisure sont duels (2 rouges, 2 blancs, 2 rouges-blancs, 2 blancs).

Chaque ligne apparaît comme une séquence numérique et colorée. Et ce qui est intéressant, le dessin est symétrique mais la manière de le faire est asymétrique.

Les motifs sont donc soumis à des contraintes de construction.

Agathe keller demande s’il y a des contraintes culturelles ?

Il y a en effet à certaines périodes, tout un ensemble de motifs figurants sur les céramiques, les peintures précolombiennes, qui ont aussi des décors textiles. Mais ce sont certainement les décors textiles (davantage contraints) qui ont influencé les autres domaines.

Le rythme de croisement des fils est une grille à partir duquel on construit les dessins.

Indépendance de cette grille ?

La transmission aux enfants se fait sans mots pour le dire. Juste par le tissage, on leur fait comprendre le principe de symétrie en mirroir pour former le décors, de la même façon qu’on leur apprend la complémentarité endroit-envers évoqué plus haut. Cet apprentissage est extrêmement progressif ; à chaque étape de son apprentissage apparaissant un principe supplémentaire.

Agathe Keller pose la question sur ce qu’on connaît de la diversité des croisures et de l’exploration des combinaisons qui aurait été effectuée dans les Andes, dont Sophie Desrosiers fait allusion dans son article.

Oui, on a une idée de cette diversité que font apparaître les outils classificatoires de I. Emery. On peut reconstruire toutes les croisures : supplémentaires, complémentaires, double étoffe, une vraie logique combinatoire est à l’œuvre. Sans rentrer dans les détails de son travail classificatoire, sophie Desrosiers nous dit que l’on arrive à classifier (par les croisures) les tissages des Andes d’une façon très cohérente.

Cependant, il faudrait peut-être, nous dit-elle, limiter la taille des corpus, en tenant davantage compte du contexte culturel d’une région plus petite, pour mieux comprendre la logique de ces explorations combinatoires, qui semble pouvoir varier d’une région à l’autre.

Eric Vandendriessche demande si ces séquences sont apprises par cœur ou sont inventées. Les tisserands ont un répertoire personnel qu’ils élargissent en laissant parler leur créativité. On voit certaines femmes se faire de petits echantillons pour mémoriser un dessin qu’elles aiment bien. Elles s’inspirent ensuite de ces échantillons pour refaire des dessins.Ce sont les femmes qui tissent. En revanche, pour les tapisseries, les hommes tissent aussi. Les cordes et tresses sont par contre uniquement le domaine des hommes.

Agathe revient sur l’idée, évoquée par Sophie Desrosiers, de systèmes qui apparaîtraient dans le tissage et que l’on retrouverait à d’autres échelons de la société.

Il y a d’une part la logique combinatoire que l’on peut observer dans d’autres champs :par exemple, il y a un travail sur la façon de nommer les camélidés. Dans un troupeau de 300 bêtes, chaque animal à un nom qui dépend du type de camélidé, de l’âge, du sexe, de la couleur de la toison, etc…En combinant ces différents caractères on obtient plus de vingt mille noms possibles.

Agathe répond que lorsque l’on travaille sur un système qui contient de nombreux paramêtres, il semble assez naturel d’essayer de les faire varier. Cette attitude n’est peut-être forcément d’ordre culturel.

Sophie répond que dans le domaine du textile, il y a des cultures qui ont pratiqué cela à grande échelle et d’autres l’ont fait de façon beaucoup plus limité.

D’autre part, il y a la logique de construction complémentaire, extrêmement forte, que l’on retrouve, on l’a vu à tous les niveaux des sociétés andines. Pour les textiles nous avons vu le premier niveau avec des croisures simples. Sans rentrer dans les détails, Sophie Desrosiers affirme que le même phénomène se retrouve avec des croisures complémentaires, supplémentaires, double étoffe. Puis on peut, pour augmenter les possiblilités, faire varier les couleurs. Cela amene Sophie Desrosiers à définir deux autres principes : substitutions et permutations. Ces principes se retrouvent aussi à d’autres niveaux, notamment dans la danse. Est donné l’exemple d’une danse avec ruban qui mène à une tresse.

Dans la musique aussi. Marc Chemillier fait allusion à Rosalia Martinez (ethnomusicologue) qui a cherché à mettre en relation la musique (des Andes) avec le tissage. Un document multimédia est en préparation pour le musée quai de Branly, est en préparation sur ce thème.

On peut comparer ce type de tissage avec d’autres traditions textiles sur le même principe. On n’y trouve pas la créativité au niveau de la croisure. C’est le cas des traditions de la soierie. Dans les Andes on trouve une culture textile qui n’a pas cherché à dominer les fils, en produisant une surface maximum en un minimum de temps, mais qui a cherché à exprimer sa créativité au niveau des croisures. Cela entraîna peu d’évolution technique pour le métier à tisser. Par contre pour le tissage de la soie, il y a un progrès technique lent mais continue, qui limita énormément les possibliltés au niveau des croisures.

Pour Sophie on a le sentiment que l’outil est plus important que les différences culturelles.

Pour Marc Chemillier il y a dans le propos de Sophie Desrosiers deux niveaux de discours. Il est convaincu qu’il s’agit d’un objet ethnomathématique. En revanche, les considérations culturelles, comme la mise en relation selon un principe de dualité qui a été faite, ne lui semble pas forcément utile pour comprendre comment les fils se croisent. C’est aussi ce qu’il défend dans ses travaux sur la géomancie. Une étude culturelle du phénomène ne lui apporterait certainement pas grand chose pour l’étude formelle de ces matrices de graines.

Marc Chemillier aimerait savoir si des modélisations ont déjà été tenté dans le domaine du textile, qui permettrait de voir comment espace des séquences combinées à été remplie, systématiquement ou non ? Ont-ils cherché à saturer un certain espace logique ou pas ? Sophie Desrosiers pense que non, puisqu’elle est, à sa connaissance, la seule à avoir envie d’aborder le problème sous cet angle.

Eric Vandendriessche ajoute que curieusement il ne semble pas y avoir grand chose sur le web à propos de « mathématique » et « tissage ».

On discute aussi les possibilités d’étude de cet objet ethnomathématique. Quelle modélisation ? Matricielle ? La théorie des tresses pourrait-elle être adaptée ? Les programmes informatiques de créations de textiles pourraient-ils être adaptés ?

Il est intéressant de savoir qu’à partir d’un tissu fini, on peut aisément savoir comment il a été fabriqué (on peut remonter la trame).

La discussion finit sur les rapports entre textile, culture et politique. Comment, paradoxalement, ces traditions sont dévalorisées, font plouc, alors que sont prisées les techniques de tissage avec des métiers à tisser à l’européenne. Sophie Desrosiers nous explique qu’elle est rapporteur d’un projet pour l’Unesco, où l’argent irait à financer des métiers à tisser européens pour aider à la préservation de leur tradition.