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Astronomie européenne XIIIe-XVe siècle

Projets de recherche ANR « Histoire des Tables Numériques » et « CréalScience »

Vendredi 13 Mai 2011
10h — 17h30

Sorbonne, salle des actes


Journée d’étude organisée par les projets ANR « Histoire des Tables Numériques » (Dominique Tournès, SPHERE, UMR 7219, CNRS et université Paris-Diderot) et « CréalScience » (Joëlle Ducos, STIH, EA 4509, université Paris-Sorbonne ; LDI, UMR 7187, université Paris 13)





Matin Présidence Joëlle Ducos (université Paris-Sorbonne, EPHE)


10h-11h
José Chabas Bergon
(université Pompeu Fabra, Espagne)
Typologie des tables astronomiques au Moyen Âge


Résumé. Les tables astronomiques furent un des principaux moyens de transmission des connaissances astronomiques pendant le Moyen Âge. On en trouve très fréquemment dans les manuscrits scientifiques, à tel point que beaucoup d’entre eux ne contiennent que des tables astronomiques. Elles répondent à des problèmes astronomiques très divers et à un grand nombre de besoins de calcul auxquels se sont confrontés les astronomes médiévaux. Dans la plupart des cas, les tables astronomiques se présentent regroupées en ensembles cohérents qui recouvrent les principaux problèmes de l’astronomie, ainsi que les solutions qui ont été proposées. Alors que pour utiliser les tables il n’est pas nécessaire de savoir comment elles ont été élaborées, pour pouvoir insérer une table dans une tradition astronomique particulière il faut procéder à son analyse et identifier aussi bien le modèle géométrique que les algorithmes et les paramètres sous-jacents. Dans cet exposé, nous essayerons de définir les éléments caractérisant les tables astronomiques, de proposer une classification des tables à usage astronomique –voire astrologique- les plus courantes en Occident pendant cette période, et d’en établir une typologie.



11h15 – 12h15
Jean-Patrice Boudet (université d’Orléans, IUF) et Matthieu Husson (EPHE, IVe section)
Les plus anciennes tables astronomiques en français (ca. 1271) ?


Résumé. Dans le manuscrit Bernkastel-Cues 215, un codex de la première moitié du quatorzième siècle ayant appartenu à Nicolas de Cues, se trouvent conservées des tables astronomiques en français (plus précisément en picard), adaptées au méridien et à la latitude de Paris, suivies de canons également en français qui font référence à la ville de Gand et qui mentionnent au présent le lieu de la huitième sphère en 1271. Les tables semblent constituer une adaptation parisienne de celles de Tolède et de Novare. Les canons ont été rédigés en fonction de ces tables mais ne permettent pas d’utiliser leur partie relative aux éclipses. Ce matériau astronomique, contemporain des plus anciens traités d’astrologie en français, pourrait résulter d’une commande laïque issue de la cour de Flandre, le manuscrit de Cues ayant pu être copié par un membre de la nation picarde de l’université de Paris.




Après-midi Présidence Dominique Tournès (université de la Réunion, SPHERE)


14h15-15h15
Matthieu Husson
(EPHE, IVe section)
Algorithmes d’interpolation dans les tables à doubles entrées, les exemples de Jean de Murs et Jean de Lignières


Résumé. Nous examinerons lors de cette présentation les algorithmes d’interpolation proposés par les différents témoins manuscrits des canons des Tabule magne de Jean de Lignières et des Tabule permanentes de Jean de Murs. Probablement réalisées à Paris dans les années 1320 les Tabule magne sont destinées au calcul de l’équation des planètes tandis que les Tabule permanentes se consacrent au calcul des conjonctions et oppositions vraies. Elles présentent cependant la caractéristique commune d’être à double entrée entrainant ainsi des difficultés particulières et similaires pour les interpolations. Ces difficultés sont abordées par les astronomes parisiens à la fois sur les plans astronomiques et mathématiques, les algorithmes proposés variant suivant les situations déterminées par le croisement de ces deux critères. Sur un plan plus spécifiquement mathématique les algorithmes (de Jean de Murs en particulier) présentent de longues chaines de calculs utilisant des nombres affectés de valeur additive ou soustractive que nous examinerons. Enfin des remarques intéressantes peuvent être formulées concernant la réception de ces algorithmes complexes dans les différents milieux qui au quinzième siècle se sont occupés de transmettre ces textes.



15h30-16h30
Richard Kremer
(Darmouth College, USA)
Marcus Schinnagel’s winged altarpiece of 1489 : Astronomical computation in a sacred format


Abstract. For reasons I do not yet fully understand, in 1489 the Benedictine cloister Petershausen near Konstanz commissioned the Cracow Master, Marcus Schinnagel, to prepare a double-winged altar. With its central panel measuring 1.3 x 1.4 meters, the massive piece is filled not with religious iconography of saints and biblical scenes but with astronomical tables, large equatoria with moving vovelles, and texts providing information on the astrological characteristics of the planets, zodiacal signs, aspects and much more. One other large wooden equatoria (three dials, each about 1 meter in diameter), constructed in 1428 in Augsburg, made its way by the 1430s to the Cistercian closter in Stams in Tyrol, about 100 km east of Petershausen (studied by E. Poulle in 1980). As far as I know, no other astronomical tables and equatoria, in the form of altars, are extant. If measured by its physical size, Schinnagel’s is the largest known medieval astronomical table. Between 1487 and 1500, Schinnagel, then a clergyman near Augsburg, published several quite conventional annual almanacs and practica, in Latin and German. Only one manuscript associated with Schinnagel is known, BL Add MS 34603, a large collection of medical and astrological texts (including an autograph dated 1500) plus a set of astronomical tables. In this paper, I will associate the tables in the London manuscript with the tables on the alterpiece. I will show how Schinnagel arranged astronomical materials widely used in mid-fifteenth-century Cracow (tables by John of Gmunden and Petrus Gaszowiec) into a unique set of computational tools that fit nicely into what José Chabás and Bernard Goldstein have called the "Alfonsine corpus" of medieval Latin astronomy. In his treatment of precession, however, Schinnagel (like Gaszowiec) deviated from Alfonsine practices.